Un référendum sur l’obligation de formation des chômeurs ?…
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Un référendum sur l’obligation de formation des chômeurs ?…


Les déclarations de Nicolas Sarkozy, se suivent et se ressemblent tant elles visent toujours le même objectif celui de diviser et de dresser une partie de la population contre une autre.
La dernière en date concerne son intention de recourir au référendum afin de consulter les français sur l’indemnisation du chômage et « la façon dont on doit considérer le travail et l’assistanat » avec, en arrière plan, une obligation de formation pour les demandeurs d’emploi.
Dans le schéma proposé par Nicolas Sarkozy, le demandeur d’emploi est considéré comme l’assisté, le profiteur du système qui refuse de s’adapter et de se former alors qu’il y aurait des emplois à pourvoir et la formation est présentée comme la solution, le remède qui va permette de régler le problème du chômage.
Or actuellement il y en France entre 5 à 6 millions de personnes privées d’emploi et on estime de 500 à 600 000 le nombre d’emploi non pourvus.
Mais qui peut croire simplement au regard de ces chiffres, à la pertinence de telles déclarations visant à faire croire que la formation va résoudre le chômage ?
Mais avant tout, le rôle de la formation n’est il pas de permettre à tout individu de pouvoir progresser dans le système social soit en se qualifiant, soit en se perfectionnant ?
Formation et orientation professionnelle tout au long de la vie, sont d’ailleurs deux droits individuels inscrits dans le code du travail.
Le rôle de la formation n’est il pas d’anticiper les besoins en main d’œuvre de l’économie et d’y répondre, notamment pour tout ce qui touche le développement des filières liées aux économies d’énergie et à la production d’énergie renouvelable qui sont le gisement des emplois à saisir dès maintenant ?
Le rôle de la formation n’’est il pas enfin de contribuer à l’essor de nos territoires et par là à en préserver la vie et la dynamique ?
Réduire la formation professionnelle, comme le fait Nicolas Sarkozy, à un moyen de pression et de rétorsion auprès des demandeurs d’emploi, c’est encore faire porter la responsabilité de l’échec de sa politique sur la population en stigmatisant les plus démunis, ceux qui ont perdu leur emploi.
Une telle idée de référendum sur le droit des chômeurs, au-delà de l’aspect absurde et inhumain, montre un manque de propositions et de perspectives pour faire face aux dégâts sociaux, économiques et environnementaux engendrés par la politique de dérégulation libérale dont l’UMP se revendique.
Pour un candidat à la présidentielle, on peut affirmer qu’une telle annonce de référendum est une réelle preuve d’impuissance à gérer le présent et à anticiper l’avenir.
Annie BONNEFONT
Conseillère Régionale Europe Ecologie Les Verts