Ecolos et féministes: vertes oui, mais pas comme des pommes
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Vertes-de-rage

Lettre ouverte à Madame Badinter

Voici un texte co-écrit avec 6 féministes écolos: Anne Ghesquière, du site Féminin bio, Nelly Bonnefous, rédactrice en chef de Passage au vert (Ushuaïa TV), Odile Chabrillac de The different magazine, Isabelle Delannoy, auteure de plein de bouquins (les Vu du ciel par exemple) et de Home, Laurence Mermet, conseillère en comm éco-responsable (elle milite surtout à mort en Bretagne) et Pascale d’Erm, auteure et présidente d’Ecomamans… Bref, une brochette, encore une, de filles énervées et néanmoins souriantes.

«Ecolos, nouveaux machos» lance Madame Badinter qui croit voir dans une prétendue «sanctification de la mère et l’écologie radicale un danger pour les droits des femmes».

Considérer que l’écologie, au nom d’un certain naturalisme, renvoie les femmes à la maison et les conduit à déserter la sphère sociale et professionnelle relève de la grossière caricature, voire d’une malhonnêteté intellectuelle reposant sur une méconnaissance manifeste des valeurs philosophiques de l’écologie et de ses acteurs dans le monde contemporain.

Le développement durable, l’agronomie et les sciences de la vie sont les domaines où les femmes ingénieures sont les mieux représentées. Les directeurs du développement durable des grosses entreprises les plus reconnues aujourd’hui sont des femmes. Les premiers cabinets de consulting en développement durable ont été fondés par des femmes, comme le comité 21 qui régit les agendas 21 sur le territoire et est toujours dirigé par une femme. Les personnalités politiques de l’écologie sont des femmes, de Gro Harlem Brundtland qui la première a imposé le concept de développement durable en 1987 à aujourd’hui Dominique Voynet, Cécile Duflot, Corinne Lepage, Nathalie Kosciuzco-Morizet ou même Ségolène Royal, l’une des seules personnalités politiques à parler de l’écologie au PS. Qui enfin a su le mieux faire résonner l’alerte écologique sinon la canadienne Rachel Carson et son Printemps silencieux dès les années 1960 ? Bref l’écologie est l’un des seuls secteurs d’activité où les femmes sont déjà en place du bas jusqu’en haut de la pyramide, et où elles peuvent faire valoir leur vision.

Non, Mme Badinter, l’écologie ne va pas à l’encontre du féminisme. L’expérience montre qu’au contraire, elle est une opportunité pour le féminisme ! Nous ne renions rien des droits chèrement acquis par nos aînées, mais les visages du féminisme ont changé. Nous ne pouvons plus nous contenter d’analyser notre engagement à l’aune de structures mentales héritées des années 1970.

Nous affrontons désormais une nouvelle donne: la destruction accélérée des ressources naturelles de la planète, la survie même de l’humanité et le principe de responsabilité à l’égard de nos familles et au-delà, de nos sociétés toutes entières.

Femmes, écolos, mères, nous connaissons les risques du bisphénol-A dans les biberons et savons que notre lait maternel est contaminé par des polluants chimiques. Mais nous savons, aussi, que le liquide amniotique est composé des mêmes éléments que le milieu marin et que dans notre corps circule de la «poussière d’étoile», comme le dit joliment Hubert Reeves. Alors pas question de se replier dans nos foyers pollués au formaldéhyde!

Considérer la couche lavable comme rétrograde, c’est regarder le doigt du sage qui montre la lune. Car il s’agit aussi de lutter contre une imbrication de systèmes qui, s’ils nous ont libérées du lavoir et de la nurserie, nous aliènent maintenant tant par leurs coûts environnementaux, financiers, humains que par les pollutions qu’ils entraînent.

Notre écologisme au féminin ne se résume pas à protéger nos enfants, il est un combat affirmant notre place d’êtres humaines – au-delà de tout anthropocentrisme – en lien avec la terre et toutes ses espèces vivantes, les racines, le ciel et les étoiles.

Il nous semble par ailleurs douteux de focaliser sur un clivage masculin-féminin: la femme serait garante de la fertilité, de la terre, emprisonnée dans ce rôle trop grand pour elle de gardienne de la vie? Or, le combat écologique est truffé d’amazones, de guerrières, de chasseresses, telles l’Indienne Vandana Shiva, qui lutte contre l’introduction des OGM dans son pays, ou encore la Kenyane nobélisée Wangari Maathai, qui se bat pour la préservation d’un écosystème viable. La femme écologiste ne s’affirme pas seulement comme mère potentielle mais aussi comme une combattante farouche, indépendante et entrepreneuse …

Nous refusons autant de nous déguiser en costume-cravate dans des structures de gestion économique et politique obsolètes, contre-productives et insoutenables, que de retourner au foyer revêtir le tablier, fut-il en chanvre!

En tant que femmes écologistes, nous nous battons au quotidien pour concilier activité professionnelle, mandats électifs et responsabilités politiques pour certaines (encore trop peu nombreuses) et rôle de mère, en cohérence avec le devenir de la planète que nous savons en danger. Tel est l’enjeu de notre modernité, tel est notre défi.

Oui, les femmes portent toujours le lourd fardeau de devoir concilier leur désir d’être actives, socialement épanouies et maternantes. Mais renvoyons la responsabilité de ce fardeau à ce qui a créé cette distorsion: un système historiquement décidé par et pour les hommes.

Comment changer la donne si les femmes restent toujours les parias des structures de décision? Le vrai défi d’aujourd’hui n’est pas de savoir comment faire entrer les femmes dans un système inchangé et destructeur pour la cellule familiale comme pour la planète, mais de changer le système pour que les femmes y pénètrent, faisant valoir leur point de vue, leur sensibilité et de faire émerger les valeurs écologistes et post-féministes d’aujourd’hui. C’est la condition indispensable à la métamorphose de nos sociétés vers un monde égalitaire et durable.

 

Nelly Bonnefous
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– Rédactrice en chef « Passage au vert » (Ushuaïa TV)
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Odile Chabrillac
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– Fondatrice – The different magazine
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Isabelle Delannoy
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– Journaliste et co-auteure « Home »
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Pascale d’Erm
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– Journaliste et présidente EcoMamans
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Anne Ghesquière
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– Fondatrice – FemininBio.com
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Laurence Mermet
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– Conseillère information écoresponsable
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Laure Noualhat
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– Journaliste Libération

La Leche League France répond aux interprétations d’Elisabeth Badinter

La Leche League France répond aux interprétations d’Elisabeth Badinter

Article du : 17/02/2010 Réalisé par : La Leche League

 

La Leche League France répond aux interprétations d’Elisabeth Badinter

À la suite de la publication du livre intitulé Le conflit, la femme et la mère, d’Élisabeth Badinter, et des nombreuses interventions médiatiques qui ont entouré sa publication, La Leche League, qui fait l’objet d’un chapitre entier du livre et a été abondamment citée dans les médias par l’auteur, souhaite réagir.

 

La Leche League est une association de soutien à l’allaitement maternel, apolitique et non confessionnelle, fournissant aux femmes qui le désirent une information objective, étayée par l’expérience de nombreuses mères et les données scientifiques les plus récentes, afin de les accompagner dans leur projet d’allaitement.

Nous ne voyons donc que les mères qui s’adressent à nous, et leur apportons les informations dont
elles ont besoin, y compris pour le sevrage de leur bébé.
Nous organisons également des réunions spécifiques pour les aider à concilier travail et allaitement, car de plus en plus de femmes en font le choix.
Ce soutien prend la forme d’une aide de mère à mère, par le biais de réunions d’information et de soutien, d’un répondeur national (7 j / 7 de 8 h à 22 h : le 01 39 584 584), de publications parmi lesquelles L’Art de l’allaitement maternel (éditions First, 2009) et d’un site Internet (www.lllfrance.org). Notre action, relayée par 350 animatrices dans 187 groupes en France, est entièrement bénévole. Nous nous devons de rétablir certains faits.

D’abord des amalgames regrettables : en pages 111-113 de son ouvrage, Mme Badinter évoque 10 « commandements ». Ceux-ci ne viennent pas du site de LLL, mais d’un site américain alternatif, « Alternamoms« , qui présente une série d’injonctions sur le modèle du décalogue biblique, et qui cite LLL. LLL offre des informations, non des diktats.
En pages 105-106, Mme Badinter explique que « retrouvant les accents moraux de Plutarque s’adressant aux mères romaines qui ne voulaient plus allaiter, on rappelle aux mères que leurs seins appartiennent en priorité à leur bébé […] ». Là encore, puisqu’il est besoin de le rappeler, le corps de la femme n’appartient qu’à elle, et allaiter demeure un choix. LLL n’a d’autre objectif que d’accompagner les projets d’allaitement de chacune.

En page 142, Mme Badinter se penche sur les mères qui commencent à allaiter et parle « de leur épuisement, de l’insuffisance de leur lait, de la douleur des mamelons crevassés, des heures passées à attendre que le bébé soit enfin rassasié, etc. Les militants de l’allaitement répondent en choeur qu’aucun de ces motifs n’est recevable et que toutes les femmes peuvent le réussir ». Elle attribue ainsi à LLL une injonction absolue d’allaiter, quelle que soit la douleur engendrée par l’allaitement. Ceci est totalement contraire aux principes de LLL. À l’inverse, une douleur pendant l’allaitement est pour nous le symptôme d’un problème. Lorsqu’une mère nous sollicite à ce sujet, nous mettons tout en oeuvre pour l’aider si elle désire continuer à allaiter, car, oui, il y a des solutions.

Par ailleurs, la place du père dans le maternage est, selon LLL, essentielle. Il ne saurait disparaître au seul profit de la mère. Un chapitre entier de L’Art de l’allaitement maternel est consacré au père.

Enfin, et pour conclure, oui, nous pensons que les besoins du bébé, immature et vulnérable, sont
prioritaires, et que sa mère est la personne la mieux à même d’y répondre.

Pour plus d’informations, contactez :
Bénédicte Opitz
Présidente de l’association
Tél. : 01 44 78 91 64
Claude Didierjean-Jouveau
Responsable des relations avec la presse
Tél. : 01 48 94 70 97 / 06 07 99 22 07

A propos de La Leche League
La Leche League France (Leche se prononce létché et signifie le lait en espagnol, et League se prononce ligue, littéralement la ligue du lait) est une association loi 1901 reconnue d’intérêt général.
Depuis sa création en 1979, LLL France, antenne française de LLLI fondée en 1956 par sept mères,
n’a cessé d’oeuvrer pour remettre les bébés dans les bras de leurs mères. En France, ce sont aujourd’hui plus de 350 mères bénévoles qui offrent de leur temps pour aider les mères à vivre un allaitement heureux. La Leche League, c’est aussi tout un ensemble de services à destination des professionnels de santé, dont un département de formation, AM-F.
Pour plus d’informations : www.lllfrance.org

Quelques liens pour s’informer sur  » l’affaire Badinter  » :

http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2764

http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2010/02/17/maternite-et-philosophie-des-lumieres_1307038_3232.html

http://bibliobs.nouvelobs.com/20100212/17721/une-chercheuse-americaine-repond-a-elisabeth-badinter

http://blog.allaitement.mamanana.com/2010/02/elizabeth-badinter-le-conflit-la-femme-et-la-m%C3%A8re.html

http://www.marianne2.fr/Oubliez-ce-sein-madame-Badinter!_a185110.html

http://www.rue89.com/2010
/02/11/elisabeth-badinter-actionnaire-feministe-dun-publicis-sexiste-137891

http://nkm-blog.org/elisabeth-badinter-et-le-feminisme-daujourdhui/

http://www.mediapart.fr/club/blog/oliv92/110210/elisabeth-badinter-en-boucle-sur-france-inter

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/02/17/lettre-a-mme-badinter-par-sandrine-blanchard_1307234_3232.html

http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/02/17/debat-au-feminin-pluriel_1307236_3224.html

http://ecologie.blog.lemonde.fr/2010/02/16/peut-on-etre-feministe-et-ecolo/

http://www.liberation.fr/societe/0101619976-le-feminisme-de-badinter-n-est-pas-le-notre (en réponse à cet article )

http://tototteenpeaudemaman.blogspot.com/2010/02/oh-my-badinter-did-it-again.html